BIENNALE de BEZONS
   
  BIENNALE de BEZONS
   
 

Bertrand assis sur une table en plastoc

gouache sur papier 150 X 120

 

   
   
 

Hercule dans un terrain vague.

Gouache sur papier 200 X 150

Les personnages qui subsistent à mon protocole de fabrication sont des héros. Autour d’Hercule, des silhouettes sont mélangées à la terre. Ce sont parfois d’autres « Hercule » insatisfaisants, trop gauches, pas à leur place. Je m’attache à ce terreau qui fertilise la peinture.

 

   
 

Homme en révolte dans un paysage de brume.

gouache sur papier 200 X 150

Tout est bon pour faire le tableau. Trouver cette impression complexe, fait de bouts de tiges de fleurs séchées comme de vieux souvenirs, de grattages archéologiques et de traces de doigts.
Cette cuisine aurait pu se satisfaire à elle même et laisser cette composition dans une abstraction à 95%. Mais l’abstraction semi complète étreint le peintre montreuillois abusivement et le saoule avec un mauvais alcool. J’ai besoin d’une perspective (même bidon) pour mettre de l’oxygène dans ma vision et aussi un personnage qui donne l’échelle et un nerf sentimental. Et donner encore un caractère d’image vécue ou à vivre.
Le petit bonhomme a deux bras et deux jambes pour exprimer comme le danseur sur le plateau d’un théâtre son utilité. Involontairement par un système ancestral de reconnaissance à la forme humaine, notre regard le place en tête des protagonistes de la peinture, avant les fleurs séchées.
Ici le héros dresse le point de défiance comme des millions d’hommes dans notre histoire. Mais sa révolte solitaire dans un paysage tourmenté semble vaine. Il ressemble à beaucoup d’entre nous. Son bras tout droit est une flèche sans cible. Il me semble avoir perdu quelques unes de ces flèches dans toutes sortes de paysages.

 

 

     
 

L'Homme de Rio.

gouache sur papier 200 X 150

Ceci est une de mes dernières compositions. Elle aussi, a subi quelques révolutions mais pas trop. J’ai des fois, presque honte des égarements qui sont heureusement rapidement enfouis. Ici je me suis laisser glisser vers une crèche de Noël,( dont subsistent les gros flocons), en passant par une terrible tête de clown jongleur.
Je m’enferme dans mon atelier pour éviter tout visiteur intempestif qui pourrait remarquer les signes de ma dégénérescence précoce. Ma manière de faire m’amène à ce genre d’excès en impasse, et ma volonté de faire émerger des images vivifiantes sinon apaisantes doit trouver d’autres sujets en guise de véhicule. Je me demande si involontairement je ne mettrai  pas tout en œuvre pour rater une peinture, pour enfin pouvoir reconstruire dans un esprit de « foutu pour foutu »  que j’apprécie tant.
Enfin, un sursaut de survie m’a amené à baigner mon papier dans une végétation picturale. Des poussées d’énergie se croisent comme le flux de rivières souterraines. Le prototype du héros, aire dans cet environnement mystérieux. On peut même l’entendre siffloter… tout va bien.
Jean Paul Belmondo dans « L’homme de Rio » incarne pour moi le personnage du héros. Une nervosité électrique dans un corps élastique et léger. Des pieds ailés dans des chaussures de fonction et une unique chemise blanche pour faire le tour du monde. Loin d’illustrer ce film, il me suffit de nommer ma peinture pour suggérer un parfum de liberté.

 

 

     
 

Le jardinier noctambule.

gouache sur papier 200 X 150

Cette peinture réunie trois thèmes importants dans mon aventure picturale : Le jardin très sauvage, le type tout seul et la nuit.
Je me souviens des genoux de ma mère sur lesquels j’étais assis pour regarder à la télévision « La belle et le bête » de Jean Cocteau. Je crois avoir rencontré ce soir là, la peur et sa poésie.(Blois-63).
La ville de Blois est entourée de forêts très vastes. Les nuits sont profondes et bien plus longues qu’ailleurs. Ce n’est pas facile de les peindre. Mon jardinier a connu successivement trois fois le jour et la nuit à en percer le papier.
Enfin la nuit s’est installée durablement sur le paysage. Elle a bouffé les éclats de couleurs et noyé la perception trop rapide des choses.

 

     
 

Le pin Pascal.

gouache sur papier 200 X 150

 

 

 

     
 

Pierre, Jean, Jacques.

gouache sur papier 200 X 150

Ma volonté de faire figurer ces trois personnages dans ma peinture a échoué dans un premier temps.
Impossible de créer une situation plastique qui pourrait réunir ces trois personnages autrement sinon mieux que sur une photographie, bien plus touchante.
NON LA PEINTURE N’EST PAS MORTE ! Mais pour la considérer vivante il faut l’accepter mortelle. Et ce jour là, elle est morte dans mon atelier.
Mais le rapport avec la mort, j’en ai fait mon affaire. Rares sont mes peintures, même les plus gaies où n’y figure pas un cadavre enfoui dans la matière, comme un terreau salvateur. Mes tontons sont morts. Je les ai mal connus mais ils me manquent.
Alors des flots d’eau douce sur la gouache encore fraiche, ont nettoyé les cadavres et fait réapparaitre un paysage miraculeux. D’un geste de toréador j’ai tracé trois arbres avec l’index le majeur et l’annulaire. Trois frères. ET PAR ICI LA PEINTURE !

 

     
 

Les hélicoptères.

gouache sur papier 150 X 200